Acerca de
Les sages de l'antiquité
Avaient une telle perfection,
Tant de finesse et de profondeur,
Qu'on ne saurait les connaitre,
Mais seulement
Dire leur apparence.
​
Ils avaient l'hésitation de celui qui passe
Un gué en hiver,
La prudence de celui
Qui se méfie du voisin,
La réserve d'un invité.
Ils fondaient comme la glace,
Ils tenaient bon comme le bois brut.
Au large creux d'un vallon,
Ils étaient comme une eau boueuse.
Savez-vous être cette eau trouble
Pour devenir calmes et clairs ?
Vous rendre, vous-mêmes, inertes,
Pour être enfin pleins de vie et d'élan ?
Qui possède le Tao
Ne cherche pas a se gonfler de soi-même ;
Dès lors, il est comme un vêtement
Qui fait son office
Et n'a jamais a se renouveler.
​
Atteins le vide parfait,
Assure-toi dans la quiétude.
Les dix mille êtres peuvent s'agiter,
Toi, contemple le retour à la racine.
​
Faire retour a la racine,
C’est avoir accompli sa tâche, c'est connaitre le repos
Dans le sans-devenir, et par la l'illumination.
Ne pas connaitre ce repos,
C'est aveuglement et misère.
Celui qui le connait s'accommode de tout,
Ne choisit rien.
​
Il est royal, il est céleste. Confondu dans le Tao,
Jl restera, jusqu'à son dernier jour,
Au-dessus de toute atteinte.
Laö Tseu Ta-Tö-King
Confucius et Laö Tseu, Pierre de Tartas, Édition
Rombaldi, Bievres,1973.
​