Charte
La Sagesse : un bienfait pour l’humanité.
Nous affirmons que, de tout temps, la Sagesse fut à la fois une référence et un guide. Indissociable de la vie humaine, elle fut même un idéal de vie tant personnel que collectif. Au cœur des grandes civilisations de l’humanité autant que chez les peuples premiers, la Sagesse fut une autorité, une référence et une valeur première. Elle demeure aujourd’hui l’indispensable lumière capable d’éclairer les aveuglements de l’homme moderne.
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La Sagesse offre des solutions viables pour accompagner l’avenir incertain qui se dessine. Elle s’affirme nécessaire pour enrayer l’écocide sans précédent engendré par l’humanité. Car la Sagesse embrasse en son sein la relation et les liens qui tissent la trame du vivant.
L’Unité dans la diversité : un principe fondamental.
Nous entendons la Sagesse comme la dimension universelle de la spiritualité et de l’éthique. Nous soutenons d’une part que l'Unité se trouve dans l’expérience non dualiste précédant les noms et les formes et d’autre part, que sa diversité s’incarne dans ses différentes expressions adaptées aux contextes sociolinguistiques où elle se manifeste.
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Dans cette perspective universelle, l’Unité est source de compréhension et d’appréciation mutuelle ; la diversité, au lieu d’antagonismes stériles, est source de richesses et de coopérations fructueuses. L’Unité dans la diversité permet d’articuler une vision globale tout en préservant la diversité qui est la richesse du patrimoine de l’humanité.
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Nous situons l’Unité dans la diversité dans la continuité des traditions de sagesses millénaires, de la philosophia perennis jusqu’à ses expressions humanistes contemporaines mises en lumière notamment par Edgar Morin et proclamées dans la devise qui préside à la communauté européenne « in varietate concordia ».
L’intelligence du Cœur : une issue face à la confusion.
Nous proposons qu’au niveau intérieur, bien qu’indicible dans son Essence, la Sagesse soit définie comme l’union de l’intelligence primordiale et de l’amour. Elle n’est pas une théorie mais une expérience vécue réalisant la nature pure du cœur et la primauté de l’esprit au sein du monde phénoménal.
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Bienveillante et thérapeutique, la Sagesse libère des passions destructrices. Source de transformation, elle est au service d’une connaissance juste et d’une éthique écologique, de justice et de solidarité.
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La Sagesse que nous envisageons est adogmatique et multiculturelle. Elle précède les « églises » et les institutions, bien qu’elle soit, de différentes façons et à divers degrés, présente au cœur des religions, des traditions autochtones et des humanités occidentales. La Sagesse, une et non duelle par sa primordialité, permet aux individus et aux sociétés de remédier à la démence et aux carences humaines tout en donnant à chaque personne les moyens de développer son meilleur potentiel.
La sacralité de la Vie : vivre dans un écosystème relié.
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Nous proclamons que la Sagesse en tant qu’éveil de la conscience nous appelle au respect et à la sacralité de la Vie. Nos actions empruntes de cette énergie deviennent des dons capables de remédier à l’avidité prédatrice du consumérisme.
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Nous attestons que la Sagesse en tant que philosophie du vivant a le pouvoir de nous transformer, nous réconciliant avec nous-même, autrui et la nature.
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La vie n’est pas la somme de tout ce qui est vivant, la Vie est l’essence qui anime l’existence. En resituant la Sagesse au centre de l’écosystème du Vivant, elle devient source d’harmonie, permettant la saine coordination des équilibres et la justesse des décisions.
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Ainsi, nous enivrer de la beauté du Vivant et contempler sa richesse au sein de son Unité, c’est retrouver l’énergie inépuisable de la sobriété heureuse au-delà de nos peurs. Par l’Amour qui transforme notre vision du monde et nos rapports avec autrui, nous nous construisons en gardien du Vivant. Devenant un être humble et responsable de lui-même et de ce qui l’entoure : un porteur de Paix.
La Sagesse : une aide au changement.
Nous affirmons que les changements qui s’imposent passent par une remise en question des structures défaillantes de la modernité. Basées sur des antagonismes réducteurs, une vision mutilée des qualités du cœur humain, elles détournent l’homme de sa vocation dans l’économie de la nature.
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Attisant concurrence et prédation, dissimulée par des valeurs morales et « démocratiques » nullement respectées, l’avidité interdit les aspirations à plus de partage, de fraternité authentique et de respect de la vie. La transformation des archaïsmes du XXe siècle qu’ils soient philosophiques, politiques ou économiques s’avère un impératif de survie pour une grande partie de l’humanité et des écosystèmes naturels. A l’ère de l’anthropocène, il s’agit de repenser le contrat social et le droit si nous voulons redonner un sens à la liberté, à la justice et à la fraternité.
La vocation des Assises de la Sagesse.
Face aux crises multiples que nous connaissons et aux effondrements annoncés, il nous apparaît indispensable de favoriser des espaces de rencontres et d’échanges. Le soleil de la Sagesse originelle, éclairant les traditions philosophiques et spirituelles de l’humanité, lui inspirant ses rites et ses mythes, devrait continuer aujourd’hui à inspirer les initiatives contemporaines concrètes.
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Les Assises sont un lieu de partage autour des savoirs et des expériences touchant aux divers aspects de la vie spirituelle, éthique et sociale dans les domaines de la connaissance de soi, de la transmission, de l’éducation,
de la santé, de l’écologie, du bien vivre ensemble, de la vie domestique et
de l’économie, etc.
Nous souhaitons que l’ensemble des interventions et propositions partagées soit relié et enraciné dans notre héritage commun : celui des traditions premières, des grandes religions mais aussi des humanités classiques gréco-latines ou des sciences contemporaines les plus avancées, lorsqu’elles sont animées par l’éthique, qui donne tout son sens à l’intelligence.
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Philippe Yacine Demaison et Frédéric La Combe (L. Lhündrup)