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       Ramana Maharshi fut l’un des plus grands et des plus singuliers maîtres de l’Inde contemporaine. Son enseignement a la simplicité de l’absolu : pour être libéré de l’illusion du monde, il faut trouver le Soi. Lui-même, à l’âge de seize ans, après une expérience libératrice, abandonna son foyer et partit en ermitage sur la montagne sacrée Arunâchala. Peu à peu, des devotees (disciples) commencèrent à venir vivre auprès de lui ; et c’est ainsi qu’en 1922, après qu’il eut passé vingt-trois années sur la montagne, fut créé autour de lui un ashram où des milliers de pèlerins et visiteurs venus d’Inde, et bientôt du monde entier, se pressaient, attirés par le rayonnement de sa présence.

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      Suri Nagamma fut l’une de ses très proches disciples. Veuve à douze ans, elle rejoint l’ashram en 1941 et écrit à son frère pour lui raconter son quotidien. Ce sont ses lettres, de 1945 à la disparition de Ramana Maharshi en 1950, qui sont ici traduites. Elles font revivre l’expérience auprès du maître, sa manière de guider chaque visiteur, riche ou miséreux, érudit ou ignare, selon sa propre voie.

Appelez-le Ishvara [Dieu personnifié] ou Atman [Soi] ou ce que vous voulez. Il est omniprésent et omniscient ; seulement, les gens ne peuvent pas Le voir. Ils disent qu'ils veulent pratiquer des ascèses, à la suite de quoi ils s'attendent à Le voir aussitôt. Que faire ? Nous sommes en Lui, et cependant nous Le recherchons. Ce petit "je" de l'ego monte à la surface et cause toute cette agitation. Voyez un peu comme il est fort !

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Ramana Maharshi 

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          Dans ses lettres, Suri Nagamma dépeint le quotidien de la vie de l’Ashram et chaque récit est une immense leçon de sagesse. On y comprend la simplicité et le sens de l’égalité exceptionnels du sage : bien que vénéré comme Dieu incarné, il refusait catégoriquement tout traitement privilégié : chaque don devait être partagé sinon il ne l’acceptait pas. Très économe, il enseignait par son exemple que rien ne devait être perdu ou gaspillé. On y comprend l’exemplarité de sa vie : une leçon permanente de détachement, de patience, de pureté morale, de compassion ; enseignement toujours vivant grâce à cet ouvrage.

 

Il est à noter que la partie centrale de cet ouvrage est composé d’un recueil de très belles photographies en noir et blanc, précieux et touchant recueil de la vie auprès de grand maître.

 

Martine

24 octobre 1947

Hier, une guenon est venue avec son petit sur le rebord de la fenêtre, du côté du sofa de Bhagavân. Bhagavân, occupé à lire, ne l’avait pas remarquée. Au bout d’un moment, la guenon poussa des cris perçants et un des assistants essaya de la chasser mais en vain. Alors Bhagavân leva les yeux et dit : « Attendez ! Elle est venue pour montrer son bébé à Bhagavân. Les gens ne m’apportent-ils pas leurs enfants pour les montrer ? Son enfant aussi lui est cher. Regardez comme il est petit. » Puis il se tourna vers elle d’un ton affectueus : « He ! Alors tu as apporté ton enfant ? C’est bien ! » Il lui donna une banane et la renvoya.

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